Je vis comme je respire

Je vis comme je respire

Vous êtiez-vous douté que la façon dont vous respirez pouvait influencer votre physiologie et votre métabolisme mais également votre morphologie, vos humeurs, votre capacité de concentration… ? Elle orchestre toute l’alchimie qui s’opère dans notre corps et bien au-delà. Les Yoga Sutra de Patanjali, textes fondateurs du Yoga, considère le Pranayama (la discipline du souffle) comme l’un de ses huit piliers fondateurs et le place à la quatrième place. Ce recueil nous enseigne que le contrôle de la respiration nous permet d’entrer en connexion avec le prâna, l’énergie vitale qui nous compose et nous entoure. Nous sommes ainsi invités à réaliser avec conscience que chaque inspiration et chaque expiration nous inscrit dans un cycle de naissance et de mort éternel qui correspond lui-même à la danse de la vie.

Respirer, un acte si naturel et si contrôlé à la fois
Un adulte réalise 12 à 20 cycles respiratoires (une inspiration et une expiration) par minute ; un nourrisson de moins d’une semaine, jusqu’à 60 cycles par minute ! Nous consommons 14 000 litres d’air par jour, soit 15 kg, contre 1.5 kg de nourriture solide. Toutes nos fonctions ont besoin d’oxygène que nos poumons captent et larguent dans le sang qui l’achemine, à son tour, aux organes et tissus. 70 % de nos besoins en énergie sont apportés par la respiration et les 30 autres par nos apports en nourriture solide et liquide.

Je vis comme je respire.

POURQUOI SOMMES-NOUS DÉCONNECTÉS DE NOTRE SOUFFLE ? 

Le Yoga attire de plus en plus d’adeptes car il nous reconnecte à cette pulsion de vie que nous avons tous tendance à oublier. Lorsque l’on est débutant, le plus difficile est de recouvrer une respiration douce, harmonieuse, nourrissante et simplement ventrale. Les diaphragmes se sont comme rigidifiés, tout comme les plexus solaires situés en superposition. Pour certains, respirer peut être douloureux car le mouvement met en exergue toutes les tensions énergétiques, mentales, émotionnelles et spirituelles qui ont pris corps dans la matière. Le point de côté ressenti à l’inspire, par exemple, est le plus souvent induit par une congestion de la rate. Si l’on se place du côté de la symbolique de la médecine traditionnelle chinoise, cet organe est la loge de nos mémoires, même les plus ancestrales. Si ces douleurs se réveillent régulièrement, notamment à l’effort ou lors de profonds soupirs, il peut être intéressant de travailler sur des ressassements ou des souvenirs non digérés.

L’oubli ou la perte de notre lien au souffle peut également trouver son origine dans l’extériorisation permanente de notre conscience, sollicitée par un environnement matériel et médiatique dévorants. Nous sommes, en quelque sorte, happés par la frénésie de la société et non plus par le souffle de la vie. Nous oublions notre véritable nature (un être profondément pensant et spirituel) et traversons la vie machinalement, tournés vers les contingences matérielles et les messages dont on nous abreuve. Un retour aux sources ne peut se faire qu’en se recentrant sur son souffle, son étincelle de vie, tout en se rappelant que nous ne sommes qu’une porte ouverte sur le monde alentour qu’il est bon de savoir fermer pour se retrouver.

Le stress également perturbe les allées et venues du souffle. Cet état, notamment vécu sur le long terme, épuise notre système nerveux en sur-sollicitant sa fonction orthosympathique. Notre guerrier intérieur, en permanence sur le qui-vive, prêt à affronter le danger, adopte une respiration haute (thoracique), courte et saccadée. Pour faire entrer et sortir l’air, les épaules sont mobilisées au détriment du diaphragme dont c’est pourtant le rôle. La quantité de dioxyde évacuée étant augmentée, l’équilibre de l’échange gazeux est, à son tour, perturbé. L’anxiété est, généralement, l’un des premiers symptômes à apparaître.

L’IMPACT DE NOS ENVIRONNEMENTS

A la lecture de ce paragraphe, vous en conclurez certainement que nous n’avons plus d’autre choix que la cryogénisation, dans l’attente qu’une nouvelle planète bleue et verte puisse nous accueillir ! Ce que nous respirons, tout comme ce que nous mangeons pénètre au plus profond de nos cellules et en assure le bon fonctionnement. Dès lors, il est légitime de s’interroger sur l’impact de ces pollutions atmosphériques, industrielles, automobiles, radioactives… que nous inhalons 23 000 fois par jour sur le principe même de vie.
Pour une molécule d’oxygène captée, combien de polluants sont inspirés et piégés dans notre gorge, nos bronches et alvéoles, limitant ainsi les échanges gazeux ? Dans les zones très urbanisées, le taux de dioxyde de carbone atteint parfois les 0. 14 % alors que l’hypoxie (baisse de l’apport d’oxygène aux organes) est déclenchée dès les 0.06 %.

Sur le court terme, le métabolisme cellulaire est altéré, créant une production accrue de toxines et des gênes respiratoires sont ressenties. Les enfants (souvent installés dans leur poussette, au ras des pots d’échappement) en sont les premières victimes car leur système respiratoire n’est pas encore totalement développé (sa maturation est totale vers 8 ans). Une hyper-réactivité bronchique peut être induite et favoriser l’apparition de l’asthme. Les personnes âgées en souffrent tout autant en raison, cette fois-ci, de l’effondrement de leur système immunitaire. Sur le long terme, l’asthme, les maladies respiratoires chroniques s’installent et deviennent le lit de pathologies plus graves.
Pour ceux qui souhaiteraient prendre une décision radicale et changer d’air, attention aux a priori. Limoges a été élue la ville de France la moins polluée et le bonnet d’âne a été attribué à… Chamonix. Qui l’eut cru ? En même temps le Mont-Blanc fond à vue d’œil, il y a bien une raison…
En attendant le déménagement, je vous propose de découvrir le fabuleux bol d’air Jacquier. Cette machine favorise l’oxygénation. Elle diffuse un air chargé de pinènes, présents dans les essences de résine de pin, et d’ions négatifs. L’espace d’un instant, vous vous retrouvez au cœur d’une forêt de pins, balayée par un vent marin. Des études ont montré que les pinènes, associés à l’oxygène, se fixaient davantage sur l’hémoglobine que l’oxygène seul. Il est conseillé d’utiliser la machine 3 à 12 minutes par jour, en cure de 21 jours, pour stimuler efficacement l’assimilation de l’oxygène.

LE PRÂNA, CET ELIXIR DE VIE 

Rappelez-vous ce nourrisson de quelques jours qui réalise jusqu’à 3 fois plus de cycles respiratoires qu’un adulte. C’est là un signe fort de ce besoin d’énergie de vie. Nos poumons captent non seulement l’oxygène mais également le prâna dont on parle si souvent en Yoga, mais qui dans d’autres cultures porte le nom de Qi (en Asie), Mana (en Polynésie) ou encore Pneuma (chez les Grecs anciens). Pour André Van Lysebeth : “Les Yogis affirment que ce qui caractérise la vie, c’est sa capacité d’attirer du prâna en soi, de l’y accumuler et de le transformer pour agir dans le milieu intérieur et dans le monde extérieur.”*
Cette énergie est également disponible dans les aliments que nous ingérons, d’où la nécessité d’être attentifs à leur qualité. Ceux qui consomment des animaux élevés en batterie, dans des conditions de vie abjectes, les privant d’hygiène, de lumière, de nature et d’amour, consomment, par ce biais, une énergie tout aussi violente. Les animaux qui comprennent le sort qu’on leur réserve sécrètent une grande quantité d’hormones (adrénaline, cortisol) qui durcit leur viande une fois abattus. Ingérées, ces hormones, qui sont porteuses d’une information négative, sont digérées et assimilées par son consommateur. Il devient, à son tour, porteur de la souffrance de l’animal.

Pour ceux que cela intéresse, Peter Arthur Straubinger a réalisé, en 2010, un documentaire, intitulé “Lumière”, sur des hommes et des femmes qui se disent prâniques. Ils ne consomment plus de nourritures solides (pour certains depuis plusieurs années) et comblent ainsi leurs besoins énergétiques par le biais de la respiration mais surtout de l’assimilation du prâna. Faites-vous votre idée ! www.youtube.com/lumière

Pour finir, je vous laisse méditer sur ces quelques mots de Shri Aurobindo : “Allez au-delà de ce qui respire, là est le souffle.” C’est beau, non ?

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